La Manche en travers

Un non-voyant, un guide, deux kayaks donc, plus trois autres en sécurité derrière, et la Manche à traverser.

Un pari un peu fou, sans doute, mais l’aventure est belle.

C’est d’abord la rencontre entre les deux kayakistes et la maturation de la confiance réciproque, qui doit être absolue.

Jean Capdevielle est kayakiste chevronné, Kayak Postal et La Voie de Malte sont là pour en témoigner. Mais saura-t-il guider un non-voyant en pleine mer, et comment ?
Jean-Claude Biraud est un sportif, sélectionné en ski de fond aux Jeux de Lillehammer, kayakiste volontaire, mais sa technique est-elle à la hauteur du challenge ?
Les deux protagonistes sont en réalité au même niveau d’incertitudes, chacun mène l’autre, l’un par l’expérience, l’autre par la volonté.

Ce récit est le journal de l’aventure, avec ses hauts et ses creux, ses désillusions et ses succès. C’est aussi l’histoire de l’équipe qui s’est forgée autour du projet.

Le texte est vivant. Le style de Jean, parfois un peu brut de décoffrage, ajoute à l’aspect documentaire. Il nous plonge dans l’aventure en train de s’accomplir.

Curieusement, le livre n’est pas folioté ni daté et il faut plonger dans le texte pour millésimer l’affaire. Cela donne une impression de détachement un peu étrange.
Mais qu’importe, ce texte est un magnifique témoignage sur la solidarité humaine et le monde de la cécité, "vu" de l’intérieur.